Connaissance


Définition de la connaissance juste (Prama)

1 - La connaissance juste est celle qui est acquise pour la première fois (Anadhigata) d'une réalité telle qu'elle est. Lorsqu'une personne perçoit une deuxième fois la même réalité, sa perception est associée à la mémoire de cette réalité. Cette connaissance est appelée Pratyabhijna (voir plus bas).
2 - La connaissance juste ne peut être annulée (Abadhita) par une connaissance ultérieure de la même réalité. Le percevant ne peut dire : " l'objet que j'ai perçu n'existe pas ou n'existe pas en tant que tel. " Chaque objet de connaissance se présente sous deux formes : "en tant que 'ceci" et en tant qu'une caractéristique donnée, par exemple, "ceci est une rose". L'individu perçoit chaque objet à deux niveaux. Premièrement, en tant que 'ceci' et deuxièmement en tant que 'rose', par exemple.
3 - La connaissance juste est détachée des doutes.

Annulation d'une fausse connaissance.

L'annulation d'une fausse connaissance consiste à cesser de percevoir un objet avec ses caractéristiques incertaines et à le percevoir avec ses caractéristiques propres. Cette situation se présente dans le cas d'annulation de l'illusion ou de l'erreur. Par exemple, lorsqu'un individu croit avoir perçu un serpent dans la pénombre et constate, à la suite d'une perception ultérieure, que l'objet perçu précédemment n'est pas un serpent, mais une corde, il annule sa connaissance précédente (celle d'un serpent). Cette annulation concerne trois temps (passé, présent, futur) et non seulement le présent.
L'individu ne peut pas dire que cet objet (la corde) n'est plus un serpent, mais il dira plutôt que cet objet n'a jamais été un serpent et ne le sera pas dans le futur.

L'acquisition de la vraie connaissance de Soi, à la suite de l'annulation de la fausse connaissance de Soi, par la discipline spirituelle requise, entre dans cette catégorie de destruction de l'illusion.

Perception associée à la mémoire (Pratyabhijna).

Lorsqu'un individu perçoit une nouvelle fois une personne ou un objet, sa nouvelle perception n'est pas une perception simple, mais elle est associée à la mémoire de sa perception précédente, appelée Pratyabhijna dans la métaphysique indienne. Le lieu et le temps peuvent être différents de ceux de sa perception précédente, mais l'objet de ces deux perceptions est reconnu comme étant le même. Ces détails sont importants en ce sens qu'ils nous permettent de distinguer l'illusion des autres formes de connaissance.
Les gens non avisés peuvent confondre une connaissance illusoire avec une connaissance associée à la mémoire.
Le fait que certains aspects d'une perception antérieure soient révélés au moment d'une perception actuelle est la preuve de l'existence d'une conscience immuable parmi les fluctuations mentales non permanentes.

Il faut noter que non seulement les objets de connaissance sont mémorisés, mais les moyens de leur connaissance le sont aussi, lors d'une perception. Lorsqu'un individu connaît un arbre, il sait aussi par quel moyen de connaissance il le connaît, c'est-à-dire par la perception sensorielle. Lorsqu'il se souvient de quelque chose, il sait aussi qu'il ne la perçoit pas directement. Dans ce cas, la perception est associée à la mémoire (pratyabhijna). Ces détails sont également importants pour distinguer l'illusion des autres formes de connaissance, car une perception illusoire n'apparaît pas comme une illusion lors de la perception. C'est seulement lors de la connaissance du substratum de l'objet que le caractère illusoire de la perception est découvert.

Qu'il s'agisse d'une connaissance juste ou fausse, c'est l'ego, la notion de 'Je' qui est concernée. Certaines fausses connaissances portent préjudice à la santé, certaines autres au moral et la fausse connaissance de Soi crée la pathologie mentale.